Pubblicato su Le Monde Interactif mercoledì 18 dicembre 2002
Stuart Lynn, le président de l’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) quittera ses fonctions en mars 2003. Il laisse une réforme inachevée et de nombreux détracteurs pour qui cet universitaire symbolise la tentation hégémonique américaine sur l’Internet. Il s’explique sur son action, mais donne également son avis sur les grands sujets du moment : la libéralisation de la zone chinoise et le lancement du “.eu”, dont le président de l’Icann estime qu’il “sera une nouvelle pièce très importante de l’espace de nommage de premier niveau”.
Vous allez quitter la direction de l’Icann au début de l’année 2003. Cette année, vous avez mis l’accent sur les problèmes rencontrés par la société. Pouvez-vous préciser quels sont les dysfonctionnements de l’organisation chargée de la gestion des noms de domaine ?
En février dernier, j’ai publié un texte pour souligner trois des principaux problèmes qui se posent à l’Icann. Le premier est de s’assurer que nos partenaires et nos actionnaires s’impliquent comme cela était prévu lors de la création de l’Icann. Car nous n’avons pas de pouvoirs spéciaux. Ce sont les accords que les gens acceptent de passer avec nous qui nous permettent de fonctionner.
Deuxième problème : le processus de prise de décision. Il est bien entendu très important pour une entité aussi diversifiée que l’Icann, mais nous en étions arrivés au point où la procédure comptait plus que l’efficacité. Il faut inverser cette tendance et placer l’efficacité – faire les choses – avant la procédure. Enfin, dernier problème, notre budget est bien trop insuffisant pour nous permettre d’effectuer le travail que nous avons à faire.
Suite à mon texte, le conseil d’administration a créé un comité de travail en mars dernier (le “Committee on Icann Evolution and Reform”), au Ghana, qui est dirigé par Alejandro Pisanty (également vice-président du conseil d’administration de l’Icann). Ce comité a déjà fait de l’excellent travail pour proposer des solutions aux problèmes que j’avais identifiés. La réunion d’Amsterdam marque pour ainsi dire la dernière étape de ce processus.
Le comité a conçu un projet de réforme qui a ensuite été modifié suite aux commentaires de la communauté. Il a été adopté, il y a deux mois, à Shanghaï. Cette réunion ne porte donc pas autant sur le plan lui-même que sur la manière de le mettre en pratique.
L’Icann est critiqué pour ce qui est perçu comme son intention de supprimer la représentation ouverte à tous en faveur d’un processus de décision plus fermé. Pensez-vous que ces critiques soient justifiées ?
Non. Ces critiques émanent de quelques individus peu nombreux mais qui font beaucoup de bruit. Elles ne représentent pas nécessairement l’avis de la communauté entière. Lors de sa réunion d’Accra, au Ghana, le conseil d’administration a décidé de faire la différence entre le principe d’une consultation ouverte à tous et celui d’élections en ligne. Pour de nombreuses personnes, les élections en ligne sont une sorte de baromètre du bon fonctionnement d’une consultation ouverte à tous. C’est en effet une façon de faire les choses, mais qui ne semble pas fonctionner. Car aujourd’hui, personne ne sait organiser une élection mondiale qui soit totalement sécurisée et qui ne présente aucune possibilité de fraude.
Ce que le conseil cherche à obtenir, c’est une implication réelle. Pas quelqu’un qui vote une fois tous les trois ans et qui disparaît le reste du temps. Mais comment obtenir une réelle participation des gens au fonctionnement de l’Icann ? Le travail fait par le comité d’organisation de la consultation ouverte, qui a débouché sur la création du comité ouvert de consultation, me semble être un premier pas très important.
Dans l’avenir, il n’est pas dit que nous ne puissions pas à nouveau nous pencher sur le principe d’élections. Mais le conseil est persuadé que dans la situation actuelle, sa décision est la bonne. Une élection en ligne n’est pas une fin en soi. C’est une manière parmi d’autres d’essayer d’impliquer les utilisateurs dans notre processus de développement.
Pubblicato su mercoledì 18 dicembre 2002
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