Un logiciel pour les communautés défavorisées

Pubblicato su Le Monde Interactif lunedì 6 maggio 2002

Richard Pierre Davis a créé Linker, un programme permettant aux plus démunis de créer des projets artistiques utilisant les nouvelles technologies.

“Notre logiciel est un moyen pour toutes les personnes effrayées par les médias et les nouvelles technologies de raconter leurs histoires en utilisant aussi bien des images que des sons ou des vidéos. Nous voulons leur donner l’opportunité d’exprimer leurs idées et leurs sentiments. Qu’ils le fassent ou non, je m’en moque pas mal. On veut seulement leur permettre de pouvoir le faire” : Richard Pierre Davis raconte tout cela avec son accent à couper au couteau des quartiers chauds de l’est de Londres.

Cet Anglais a créé voilà cinq ans, avec trois de ses amis, Mongrel, un collectif artistique spécialisé dans l’utilisation des multimédias. En 1998, les quatre copains ont mis au point un logiciel, qui a reçu le prix Imaginaria. Linker – c’est son nom – est un programme permettant de créer facilement des projets en utilisant tous les moyens numériques modernes.

Son originalité ? “Il est tout d’abord entièrement gratuit, renchérit Richard Pierre Davis, la casquette bleue vissée sur la tête, au-dessus de ses deux dents de devant cerclées d’or. Pour se le procurer, il suffit de le télécharger à partir de notre site (http://www.linker.org.uk/Linker/activities.html). Le logiciel utilise également les supports les plus facilement disponibles sur le marché. Les images sont au format JPEG, le son est en webfile, les vidéos en Quicktime et le texte doit être écrit sur NotePad ou Word.” Pour être compréhensible par tous, Mongrel utilise des codes de couleur : le rouge correspond au fichier-son, le bleu clair à la vidéo, le jaune aux photos…. Dès qu’une couleur apparaît sur l’écran, le lecteur doit cliquer dessus pour ouvrir le dossier correspondant. Simple, très simple…

A longueur d’année, Richard Pierre Davis court le globe pour montrer son logiciel aux plus démunis. Les Indiens Navajos, dans l’Etat de l’Arizona, les enfants des quartiers chauds de Londres ou d’Amsterdam, les communautés aborigènes du Territoires du Nord… “En dehors de l’Inde, de l’Afrique et de la Russie, je suis à peu près allé partout ces cinq dernières années”, expliquait le Londonien, de passage à Adélaïde, la capitale de l’Etat d’Australie-Méridionale, qui se dit intéressé par ces communautés : “Je viens moi aussi de la rue, et j’ai été expulsé de l’école comme la plupart d’entre eux.”

Frédéric Thérin

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